- pépinière
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• 1333; de 1. pépin1 ♦ Terrain où l'on fait pousser de jeunes arbres destinés à être repiqués ou à servir de porte-greffes; ensemble des arbres qui poussent sur un tel terrain. Semer en pépinière. Pépinière forestière. Pépinière d'ornement.2 ♦ (XVIe-XVIIe) Fig. Établissement, lieu qui fournit un grand nombre de personnes propres à une profession, un état. ⇒ vivier. « Le petit séminaire de Paris n'avait été jusque-là [...] que la pépinière des prêtres de Paris » (Renan). « La province est une pépinière d'ambitieux » (F. Mauriac).3 ♦ Pépinière d'entreprises : structure proposant des aides pratiques (secrétariat, salles de réunions...), des conseils pour aider les jeunes entreprises. Incubateurs et pépinières.pépinièren. f.d1./d Plant de jeunes arbres obtenus par semis et élevés jusqu'à un âge permettant la transplantation et le repiquage.— Terrain où sont plantés ces jeunes arbres.d2./d Fig. Lieu, établissement où sont rassemblées et formées des personnes destinées à un état, à une profession. Le Conservatoire est une pépinière de musiciens.⇒PÉPINIÈRE, subst. fém.A. —Terrain sur lequel on fait pousser de jeunes végétaux en vue du repiquage et de la multiplication. Je l'accompagnais aussi au canal d'un moulin à eau situé dans la prairie au delà des pépinières et des vergers (SAINTE-BEUVE, Volupté, t.1, 1834, p.85). Un beau domaine (...), où il se propose de planter dix mille mûriers qu'il élevait exprès dans sa pépinière (BALZAC, Mém. jeunes mariées, 1842, p.177):• ♦ Les pépinières fruitières ont grandement contribué à la diffusion des meilleures variétés. Celles d'Orléans et d'Angers sont toujours réputées. Près de Paris, les célèbres pépinières de Vitry, créées en 1650, fournirent les arbres que les Chartreux plantèrent dans leur «pépinière», devenue par la suite la pépinière du Luxembourg.BOULAY, Arboric. et prod. fruit., 1961, p.22.— P. méton. Ensemble de ces végétaux qui poussent sur un tel terrain. J'étais tout oreilles quand il me parlait de ses semis, de ses pépinières (BALZAC, Lys, 1836, p.70).♦Cultiver, semer en pépinière. Cultiver, semer très dru des plants destinés au repiquage. Depuis fort longtemps on a cherché à faciliter le recrutement des baliveaux chêne en introduisant dans les coupes récemment exploitées, soit des glands récoltés ailleurs, soit des plants cultivés en pépinière (COCHET, Bois, 1963, p.100).— P. métaph. La tour de Saint-Marc, les coupoles de Sainte-Marie, et cette pépinière de flèches et de minarets qui s'élèvent de tous les points de la ville se dessinaient en aiguilles noires sur le ton étincelant de l'horizon (SAND, Lettres voy., 1834, p.39).B. —P. anal. Lieu, établissement qui forme et fournit un grand nombre de personnes aptes à une profession, à un état. Persée trouva le trésor rempli, la population augmentée, la Thrace, cette pépinière de soldats, conquise en partie par son père (MICHELET, Hist. romaine, t.2, 1831, p.88). Déjà les pépinières de la science, Oxford et Cambridge, prennent un air désert; leurs collèges et leurs chapelles gothiques, demi-abandonnés, affligent les regards (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.128). L'École Supérieure de guerre, pépinière des officiers d'état-major (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.415).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: pepinière; dep. 1740: pé-. FÉR. 1768: pe- mais FÉR. Crit. t.3 1788: pé-; LITTRÉ: pé- (mais pepin). Étymol. et Hist.1. Fin XIIIes. pepinere «tégument d'un pépin, d'une graine» (G. DE BIBBESWORTH, Traité, éd. A. Owen, 213); 2. 1333 pepiniere «terrain où se font les semis d'arbres» (doc. ds GDF. Compl.); 3. au fig. a) 1562 [av. 1553] «lieu où naît, se développe quelque chose» (RABELAIS, 5e livre, XXIX, éd. J. Plattard, Textes fr., Paris, 1929, p.109: En quaresme sont toutes maladies semées; c'est la vraye pepiniere... de tous maux); 1580 (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, 36, p.752: tous ceux qui se sont meslez [...] d'establir des polices, de conduire guerres [...] se sont servis [...] de ses livres [d'Homère] comme pepiniere de toute espece de suffisance); b) 1583-90 «ensemble de personnes destinées à un état» (BRANTÔME, Grands capitaines. Amiral de Chastillon ds OEuvres, éd. L. Lalanne, t.4, p.296: Les huguenotz de Poitou, Angoumois et Xaintonge —qui en ont esté la frémillère ou pépinière); c) 1647 «lieu qui fournit un grand nombre de personnes propres à un état» (VAUG., Epistre au chancelier de France [non folioté]: [l'Académie] est devenuë comme une pepiniere, d'où le Barreau, la Chaire et l'Estat ne tirent pas moins d'hommes que le Parnasse). Dér. de pépin1; suff. -ière (-ier). Fréq. abs. littér.:211. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 209, b) 706; XXes.: a) 141, b) 255. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p.156. —GEMMINGEN Arbeit 1973, p.59.
pépinière [pepinjɛʀ] n. f.ÉTYM. 1333; de 1. pépin.❖1 Terrain où l'on fait pousser de jeunes végétaux destinés à être repiqués ou à servir de porte-greffes (se dit surtout des cultures de jeunes arbres); ensemble des plantes qui poussent sur un tel terrain (→ Oreille, cit. 4). || Arboriculteur, sylviculteur, horticulteur qui s'occupe de pépinières. || Pépinières arbustives, de vignes… || Pépinières d'arbres, de plantes d'ornements. || Mettre un semis, des plants, du plant en pépinière. ⇒ Jauge. || Multiplier des arbres en pépinière. || Carrés de semis, de bouturages; châssis, serres d'une pépinière.1 (…) la pépinière du Luxembourg. Vous ne l'avez pas connue, vous autres, cette pépinière ? C'était comme un jardin oublié de l'autre siècle, un jardin joli comme un doux sourire de vieille. Des haies touffues séparaient les allées étroites et régulières, allées calmes entre deux murs de feuillage taillés avec méthode (…) de place en place, on rencontrait des parterres de fleurs, des plates-bandes, de petits arbres rangés comme des collégiens en promenade, des sociétés de rosiers magnifiques ou des régiments d'arbres à fruit.Maupassant, les Contes de la Bécasse, « Menuet ».2 (XVIe-XVIIe). Fig. Lieu, établissement, pays qui fournit un grand nombre de jeunes gens propres à une profession, un état. ⇒ Couvent, école, séminaire. || « La France est une pépinière de soldats » (Trévoux, 1732).2 — (…) de quelle école sors-tu donc, toi ? — De l'École Polytechnique. — Ah ! Ah ! oui, de cette caserne où l'on veut faire des militaires dans des dortoirs, répondit le commandant dont l'aversion était insurmontable pour les officiers sortis de cette savante pépinière.Balzac, les Chouans, II, Pl., t. VII, p. 846.3 Le petit séminaire de Paris n'avait été jusque-là, aux termes du Concordat, que la pépinière des prêtres de Paris, pépinière bien insuffisante, strictement limitée à l'objet que la loi lui prescrivait.Renan, Souvenirs d'enfance…, III, II, Œ. compl., t. II, p. 805.♦ Par ext. Lieu d'origine, de formation (d'un grand nombre de personnes).4 (…) cela seul a fait imaginer le spécieux et irrépréhensible prétexte du soin des âmes, et semé dans le monde cette pépinière intarissable de directeurs.La Bruyère, les Caractères, III, 42.5 La province est une pépinière d'ambitieux.F. Mauriac, la Province, p. 33.❖DÉR. Pépiniériste.
Encyclopédie Universelle. 2012.